Les disciples eux-mêmes entrent dans le mystère pascal, passant de la nuit au matin, de la mer au rivage, de l’échec à la surabondance. Le Ressuscité prend, une fois encore, l’initiative de la rencontre : Auriez-vous quelque chose (littéralement : des poissons) à manger ? Le Seigneur vient révéler le manque comme autrefois avec la Samaritaine (Jn 4,10). Face à l’échec des disciples, Jésus vient bouleverser leur perspective : c’est de l’autre côté qu’il faut jeter le filet, du côté droit, celui de la grâce divine. La Parole du Ressuscité est désormais un des lieux de sa présence, et cette Parole demeure efficace : elle donne vie en surabondance à l’image de cette pêche. C’est à ce don que le disciple reconnaît le Ressuscité. Celui qui était au plus près de Jésus pour son dernier repas lors du lavement des pieds (Jn 13,23), celui qui était présent lors de la passion et celui qui était au tombeau vide, voyant et croyant (Jn 20,1-10), le reconnaît en premier : c’est le Seigneur. Instruit par ce disciple, Simon-Pierre le reconnaît à son tour. Sa plongée dans la mer dit tout son attachement à Jésus (nous sommes à cent mètres du rivage ; Jn 21,8). Sa nudité recouverte pourrait évoquer son respect vis-à-vis du Seigneur ou aussi bien son état d’homme marqué par le péché, tel Adam et Eve se couvrant devant Dieu au jardin d’Eden (Gn 3,7). Avec Pierre et le disciple bien-aimé c’est l’ensemble de la communauté qui est amenée au rivage où se tient Jésus.
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